Economie circulaire
Évaluer le cycle de vie
L’économie circulaire repose sur une gestion optimisée des ressources tout au long du cycle de vie des produits et notamment leur recyclage, valorisation et réutilisation pour la filière construction, dont le secteur des adjuvants. Cela implique de prendre en compte l’ensemble des impacts environnementaux, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie des ouvrages.
Des analyses détaillées, appelées Analyses de Cycle de Vie (ACV) sont donc réalisées pour quantifier les impacts et identifier les leviers d’amélioration.
Cycle de vie : de l’extraction à la fin de vie
Le cycle de vie des produits dans la filière béton inclut plusieurs étapes clés - chacune avec des enjeux environnementaux majeurs :
- Les matières premières
L’extraction du sable et des granulats ainsi que la production de ciment sont consommatrices en ressources et en énergie. En revanche, le recours à des liants alternatifs comme les argiles calcinées ou à des granulats recyclés permet de limiter le prélèvement de nouvelles ressources. - Le produit béton
Facile à mettre en œuvre, durable et économique, le béton est le matériau le plus employé en France et dans le monde pour la construction. Ses émissions sont impactées principalement par l'un de ses composants, le ciment. Le béton doit aujourd'hui se réinventer afin de répondre aux défis du changement climatique - Le transport
L’optimisation logistique des matières premières limite les émissions liées au transport. - L’utilisation
L'allongement de la durée de vie des ouvrages est un élément clé. De même, il est nécessaire de prendre en compte le changement climatique : confort thermique des bâtiments en cas de forte chaleur par exemple ou les risques d'inondations en utilisation des matériaux drainants. - La fin de vie et le recyclage
Les bétons issus de démolition peuvent être concassés et réutilisés sous forme de granulats recyclés. Ce qui répond aux enjeux de l’économie circulaire.
L’analyse du cycle de vie est une démarche multicritère qui permet de comprendre les impacts des produits sur l’environnement et d’agir concrètement.
Stéphanie Samson
Présidente de la commission Environnement du SYNAD
Décryptage technique
Les ACV, réalisées selon les normes internationales (ISO 14040/44 et EN 15804+A2), permettent de quantifier les impacts environnementaux des produits. Elles s’intéressent à des indicateurs tels que l’empreinte carbone, la consommation d’énergie ou la gestion des déchets tout au long du cycle. La distinction entre les ACV partielles (du berceau à la porte de l’usine) et complètes (du berceau à la tombe) reflète différentes échelles d’analyse.
ACV partielle : du berceau à la porte de l’usine – mesure les impacts liés à l’extraction, au transport et à la production des matières premières. Les adjuvants sont étudiés sur ce périmètre.
ACV complète : du berceau à la tombe – inclut les impacts liés à l’utilisation, l’entretien et la fin de vie des produits. Le produit fini béton, quant à lui, fait l’objet de cette ACV.
Les adjuvants : un levier pour optimiser le cycle de vie
Les adjuvants jouent un rôle central dans la réduction des impacts environnementaux du béton :
- Évolution du ciment
L’industrie cimentière mène des programmes de recherches et des études collectives qui conduisent au développement et à la mise sur le marché de nouveaux ciments « bas-carbone » normalisés et conformes à la marque NF. Les adjuvants accompagnent cette évolution pour permettre l’utilisation de ces nouveaux ciments sur les chantiers et maintenir les niveaux de performance des bétons. - Réduction de l’utilisation de ciment
Les adjuvants permettent l’intégration de liants alternatifs tels que les fumées de silice ou les cendres volantes dans les formules béton, ce qui diminue considérablement leurs empreintes carbone. - Amélioration de la durabilité
Les formulations adjuvantées renforcent la résistance aux contraintes mécaniques et climatiques. Ce qui prolonge la durée de vie des ouvrages. - Contribution à l’économie circulaire
Les adjuvants facilitent l’utilisation des granulats recyclés et des co-produits industriels. Une valorisation de gisements qui vise à réduire les besoins en ressources primaires.
FDES et EPD : des outils stratégiques pour la construction durable
Les FDES (Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire) et les EPD (Environmental Product Declarations), disponibles sur des plateformes comme Inies en France ou Ibu en Allemagne, permettent aux acteurs de la filière de s’appuyer sur des données environnementales normées et vérifiées.
Ces outils contribuent directement à la réalisation des ACV bâtiment, en intégrant les impacts spécifiques des produits dans une démarche globale d'évaluation environnementale.
Disposer de données environnementales sur nos produits nous permet de contribuer pleinement aux ACV bâtiment et d’accompagner la transition du secteur de la construction vers des solutions bas carbone.
Stéphanie Samson
Présidente de la commission Environnement du SYNAD
Vers une gestion circulaire grâce à la REP Bâtiment
La mise en place d’une filière de Responsabilité Élargie du Producteur (REP) des produits et Matériaux de construction du secteur du Bâtiment (PMCB) marque une avancée significative pour le secteur. Bien que les produits représentés par le SYNAD représentent une part minime des tonnages au sein de cette filière, les adhérents s’impliquent activement au travers des éco-organismes agréés comme Valobat et Ecominero. Ces derniers ont notamment dans leurs missions de structurer de nouvelles filières de réemploi et de recyclage des matériaux de construction.
Ces initiatives visent à :
- Promouvoir le réemploi des matériaux issus de la déconstruction.
- Optimiser la gestion des déchets pour réduire l’impact environnemental global.